
Les crises de colère : ce que j’ai compris en arrêtant de réagir trop vite
Quand mon enfant se met en colère, ma première réaction est souvent de vouloir stopper la crise au plus vite. Hausser le ton, menacer ou punir sont des réflexes que j’ai eus plus d’une fois. Pourtant, ces réactions n’ont jamais vraiment aidé. Au contraire, elles ont souvent empiré la situation.
Un jour, j’ai décidé de faire autrement : ne plus réagir dans l’instant, mais observer, respirer, comprendre. Ce changement m’a permis de voir les colères sous un autre angle. Dans cet article, je partage avec vous ce que j’ai découvert en prenant du recul, et pourquoi cela a transformé notre quotidien.
Les colères : un message avant tout
Un enfant en crise n’est pas un enfant “difficile”
Quand un tout-petit crie, pleure ou tape du pied, ce n’est pas pour vous provoquer. C’est qu’il vit une émotion trop forte qu’il ne sait pas encore gérer. Son cerveau n’est pas encore assez mature pour exprimer autrement ce qu’il ressent.
Une colère, c’est souvent une frustration, une fatigue, une peur ou un besoin non compris. En gardant cela en tête, on change notre regard. On ne voit plus un caprice, mais un appel à l’aide maladroit.
Réagir vite, c’est souvent nourrir la crise
Avant, dès que mon enfant criait, je répondais immédiatement. Soit pour le calmer (“Arrête tout de suite !”), soit pour corriger (“Ce n’est pas comme ça qu’on se comporte !”).
Mais en réalité, plus je réagissais vite, plus la crise durait. Mon stress s’ajoutait au sien. Il se sentait incompris. Et moi, impuissante.
J’ai compris qu’en mettant une pause entre sa colère et ma réaction, je pouvais mieux l’accompagner. Parfois, ne rien dire tout de suite, c’est déjà beaucoup.
Observer au lieu de contrôler
Un jour, j’ai décidé de ne pas intervenir tout de suite. J’ai simplement observé : comment il respirait, s’il cherchait le regard, ce qui avait déclenché la colère. Cela m’a aidée à mieux comprendre ses besoins.
J’ai réalisé qu’il avait besoin d’un cadre, oui, mais aussi d’une présence calme pour l’aider à traverser son émotion. Le but n’était pas de contrôler la crise, mais d’aider à la traverser.
Ce qui change quand on ralentit sa réponse
Offrir un modèle de régulation émotionnelle
Les enfants apprennent en nous regardant. Si nous crions, ils apprennent à crier. Si nous restons calmes, ils apprennent à gérer.
Depuis que je prends le temps de respirer avant de répondre, mon enfant s’apaise plus vite. Il voit que son émotion est forte, mais qu’elle ne m’effraie pas. Cela le rassure.
Je dis souvent : “Je vois que tu es très en colère. Je suis là. On va y arriver.” Rien qu’entendre cela peut désamorcer la tempête.

Mieux entendre ce que l’enfant veut vraiment dire
Quand je réagissais trop vite, je passais à côté de ce qu’il voulait me dire. Derrière un “Tu es méchante !”, il y a parfois “Je suis triste que tu m’aies dit non.”
En me taisant quelques secondes et en écoutant, je peux reformuler ce que je pense qu’il vit. “Tu aurais aimé encore jouer, et c’est difficile d’arrêter.” Cela montre à mon enfant qu’il est compris, même si je ne cède pas.
Répondre avec calme, sans renoncer à l’autorité
Être bienveillante ne veut pas dire tout laisser passer. Je pose des limites, mais sans punir ni crier. Je peux dire “Non, tu ne peux pas jeter les jouets”, tout en gardant un ton doux.
Mon objectif est qu’il comprenne les règles, mais aussi qu’il sente que ses émotions sont acceptées. Une colère n’est pas un échec : c’est une opportunité d’apprentissage, pour lui comme pour moi.
Quelques clés pour rester sereine pendant une cris
Respirer avant d’agir
Ce réflexe a tout changé. Quand la colère monte chez mon enfant (et chez moi), je respire profondément trois fois. Cela me donne quelques secondes pour ne pas réagir sous le coup de l’émotion.
C’est simple, mais très puissant.
Baisser le ton, même si c’est difficile
Crier plus fort que mon enfant ne règle rien. Au contraire, cela alimente le feu. Quand je parle plus bas, il est obligé d’écouter. Et surtout, cela m’aide à rester dans mon rôle de parent sécurisant.

Nommer l’émotion
Mettre des mots sur ce que l’enfant vit l’aide à mieux comprendre ce qui se passe en lui. Cela peut être aussi simple que : “Tu es frustré, tu voulais que ça se passe autrement.” Cela valide ce qu’il ressent et l’aide à sortir plus vite de la crise.
Revenir plus tard si besoin
Parfois, la crise est trop forte pour parler. Dans ce cas, je reste près de lui, sans parler. Une fois le calme revenu, je prends le temps de reparler de ce qui s’est passé.
Cela permet à l’enfant de faire le lien entre émotion, comportement et réponse adaptée.
En guise de conclusion, les crises de colère ne sont pas faciles à vivre, mais elles font partie du développement normal d’un enfant. En arrêtant de réagir trop vite, j’ai découvert que je pouvais mieux accompagner mon enfant dans ses émotions.
J’ai appris à écouter, à observer, à respirer. Et surtout, à faire confiance : en lui, en moi, et dans le lien que nous construisons chaque jour.
Car au fond, chaque crise est une occasion d’apprendre à mieux se comprendre… ensemble.

